GASTRIC POLYPOID HYPERPLASIA IN MORAY EELS (MURAENIDAE): EIGHT CASES. Minich DJ, Garner MM. JZWM. 2024; 55(3): 838-842
Les hyperplasies et polypes gastro-intestinaux sont des causes de morbidité et mortalité importantes chez les Muraenidae détenus en aquariums. Dans cet article, huit cas (quatre mâles, trois femelles et un indéterminé) sont décrits : cinq animaux ont été euthanasiés et deux ont été retrouvés morts dont un sans signe précurseur.
Une anorexie (6/8), des épisodes de régurgitation (3/8) et des troubles de la flottabilité (2/8) ont été observés. Des analyses hématologiques et biochimiques sur trois cas ont montré des signes d’infection/inflammation (2/3). Une gastroscopie a été réalisée sur deux animaux ; des polypes et ulcérations ont été visualisés (1/2). Les traitements mis en place dans quatre cas ont été infructueux (antibiotiques, gavages, supplémentation en vitamine B12).
Durant les examens post-mortem, les lésions macroscopiques communément trouvées étaient des polypes et nodules en grande quantité dans la lumière gastrique affectant la majorité de la muqueuse visible, plus particulièrement au niveau du fundus (7/8). Microscopiquement, une hyperplasie adénomateuse multifocale et des polypes étaient présents dans l’épithélium de la muqueuse gastrique avec une inflammation variable de la lamina propria. Aucun signe de néoplasie ou de dysplasie n’a été observé. Aucun agent infectieux n’a été mis en évidence par différentes colorations. Une stéatose hépatique a été retrouvée dans 87% des cas.
Des lésions gastriques prolifératives ont déjà été observées chez d’autres téléostéens. La cause n’est pas clairement connue en médecine vétérinaire. Des biopsies gastriques, cultures bactériennes et PCR pourraient être réalisées lors de futurs cas, afin d’investiguer les possibles pathogènes, dont Helicobacter sp qui est responsable de gastrites chez de nombreuses espèces. L’anatomie gastrique unique des murènes pourrait être un facteur de risque au développement de polypes/hyperplasie gastriques, de même qu’une ingestion chronique de substrat.
Les traitements mis en place n’ont pas été efficaces. Chez les animaux domestiques et l’Homme, une polypectomie est généralement effectuée. Dans le cas des murènes, compte-tenu du nombre de polypes observés et les risques chirurgicaux, cette option semble peu envisageable.