EFFECTIVENESS OF NASAL FLUSH TREATMENTS IN MYCOPLASMA PCR-OR DNA SEQUENCING- POSITIVE TORTOISES
Caron A., Kanda I., Mitchell M., Boyer T. J Herpetol Med Surg. 2025; 35 (1):40-44
Les mycoplasmoses, dues plus souvent à Mycoplasma agissizii qu’à Mycoplasma testudinum, sont régulièrement diagnostiquées chez les tortues terrestres et aquatiques, sauvages comme captives. Mycoplasma agissizii adhère aux sinus nasaux et aux épithélia, provoquant ainsi un jetage, signe clinique le plus commun. Les lésions d’hyperplasie, d’ulcération et de nécrose peuvent induire une perte de l’olfaction, diminuant la prise alimentaire et entrainant initialement une forte mortalité puis une forte morbidité liée à une plus faible mortalité dans les groupes de tortues. Les traitements systémiques ont régulièrement un taux d’échec important, c’est pourquoi une approche systémique est combinée avec un traitement local dans cette étude.
15 tortues ont été incluses dans l’étude : 8 tortues du désert (Gopherus agassizii), 5 tortues léopards (Stigmochelys pardalis) et 2 tortues sillonées (Centrochelys sulcata). Toutes présentaient un jetage et étaient positives à Mycoplasma spp. par PCR, dont 11 également par séquençage ADN NGS (concordance de 73% entre les 2 tests). Les tortues étaient sédatées lors des manipulations, la glotte et l’oropharynx protégés et occultés par un coton-tige de taille adapté. Après un flush des narines de 15 mL de sérum physiologique, une solution de Jarchow modifiée composée de 0,4 mL d’enrofloxacine (22,7mg/mL), 0,2 mL de dexaméthasone (2mg/mL) et 2,4 mL de NaCl 0,9% a été utilisée. Chaque narine était flushée avec 0,5 mL de solution, puis 1 mL était instillé dans chaque fente choanale. De plus, une injection d’enrofloxacine (10 mg/kg IM) a été administrée. Les traitements étaient répétés toutes les 48-72h, au minimum cinq fois, et jusqu’à résolution des symptômes.
Les analyses PCR et NGS ont été réalisées avant traitement, lors du 5ème traitement et un mois post-traitement. Après ces cinq traitements : 11 tortues étaient négatives, 3 positives par PCR et 1 par séquençage ADN (0% de concordance). Un mois post-traitement, 3 tortues étaient toujours positives par PCR et séquençage ADN, avec une concordance de 100% entre ces tests. Un an plus tard, une récidive du jetage a été observée chez deux animaux.
Une résolution clinique a été observée chez 100% des tortues, ainsi qu’une diminution significative de la détection de M. agissizii. Le traitement utilisé est donc efficace pour résoudre à court/moyen terme le jetage, mais les résultats suggèrent que certaines tortues restent porteuses et sources récurrentes d’infection. Les auteurs préconisent plutôt d’utiliser le diagnostic par PCR lors de futures études.