PHARMACOKINETIC PROFILES OF ORAL PHENYLBUTAZONE, MELOXICAM, AND FIROCOXIB IN SOUTHERN BLACK RHINOCEROS (DICEROS BICORNIS MINOR). Bryant B et al. JZWM. 2024; 55(3):547-554
Peu d’études existent sur la pharmacocinétique des AINS chez le rhinocéros. Actuellement, la référence est le cheval pour l’extrapolation des posologies, mais des différences interspécifiques en termes d’absorption, d’efficacité et de toxicité sont possibles.
Cette étude a pour objectif d’établir la pharmococinétique par chromatographie de trois AINS par voie orale (Phénylbutazone (PBZ), Méloxicam (MEL) et Firocoxib (FIR)) chez le rhinocéros noir (Diceros bicornis minor) afin de déterminer une dose à la fois efficace et sûre. Elle a été menée sur cinq individus âgés de 3 à 20 ans. Les posologies étaient les suivantes : PBZ 4 mg/kg q12h 3 doses ; MEL 0,3 mg/kg q24h pendant 2 jours ; FIR 0,1 mg/kg en dose unique. Une période de 2 semaines sans traitement a été observée entre chaque molécule testée.
La phénylbutazone et le méloxicam à ces posologies avaient une absorption comparable à celle observée chez le cheval, et les concentrations plasmatiques obtenues dans cette étude sont reconnues comme analgésiques chez le cheval. Une attention particulière doit tout de même être portée au méloxicam qui présentait une demi-vie plus longue que chez le cheval. Il existe donc un risque potentiel de bioaccumulation. Cependant, le méloxicam ciblant préférentiellement les COX2, les risques d’ulcérations digestives sont moindres qu’avec la phénylbutazone. Pour le firocoxib, l’élimination était bien plus rapide que chez les herbivores, la posologie choisie semble inappropriée et il n’existe pas encore de preuve l’efficacité de cette molécule chez le rhinocéros noir. Enfin, il faut garder en tête que comme pour toute étude pharmacocinétique, la concentration plasmatique n’est pas strictement équivalente à la concentration in vivo et une persistance dans les tissus est possible, permettant un effet clinique de plus longue durée.